N° 4 Novembre 2009
  • N° 4 Novembre 2009

N° 4 Novembre 2009

17,00 €
TTC

ISBN 978 2917645 07 9

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André Jaunereau

Professionnalisation et apprentissage à l’aide d’un simulateur dans un environnement dynamique lié au vivant : apprendre à mettre en place une culture de colza.

Résumé : Après avoir posé les éléments généraux théoriques de l’usage de la simulation dans la formation, nous avons voulu dans cet article discuter des résultats recueillis à partir de l’usage d’un simulateur de mise en culture de colza par un groupe d’étudiants en fin de formation BTS Technologies Végétales.
Les résultats de cette enquête montrent une bonne maîtrise préalable de la part des étudiants des connaissances de nature épistémique relatives à la mise en culture du colza. Mais au-delà de ces acquis nécessaires à l’utilisation du simulateur il conviendra de prendre en compte dans l’activité d’apprentissage des jeunes des ensembles de caractéristiques liées aux orientations individuelles et sociales que peuvent privilégier chaque individu. C'est donc, à partir de connaissances techniques préalablement acquises, cet emboîtement de modèles d'organisation de l'activité, intégrés selon chaque sujet et orientés par un modèle social fort, qui va permettre aux acteurs de se construire leur professionnalité et de faire face ainsi aux multiples contingences et aléas de leurs situations de travail.

 

Laurent Filliettaz Equipe Interaction & Formation FPSE, Université de Genève

Les formes de didactisation des instruments de travail en formation professionnelle initiale : une approche comparatiste

Résumé : Cet article s’ancre dans le champ de la recherche en formation professionnelle initiale. Elle s’intéresse à la manière dont des jeunes issus de la scolarité obligatoire apprennent à utiliser des outils dans des activités de travail en entreprise. Elle vise à mieux comprendre le rôle des collectifs de travail dans cette rencontre des apprentis avec les instruments de leur activité : comment les experts aménagent-ils (ou pas) l’activité des novices autour de l’usage des instruments ? Comment médiatisent-ils leurs rapports à ces instruments ? En quoi ces médiations prennent-elles des formes didactisées ? Pour répondre à ces questions, cette contribution adopte une double approche comparatiste. Sur le plan empirique, elle propose une analyse de trois situations de formation fortement contrastées observées dans deux entreprises formatrices distinctes. Et sur le plan épistémologique ou théorique, elle contribue à questionner les apports des didactiques disciplinaires et de la linguistique appliquée au champ de la recherche en formation professionnelle.
Mots clés : interaction, langage, instrument, apprentissage, formation, didactique professionnelle

 

Bernard Genest, Consultant

Des agents de nettoyage des écoles confrontés à la didactique professionnelle
Compte rendu d’une intervention d’ingénierie et d’une formation expérimentale dans le service d’action scolaire d’une mairie

Résumé : Ce texte présente une analyse du travail d’agents de nettoyage des écoles d’une ville moyenne. Le travail est constitué de tâches multiples, relativement simples, assez répétitives et de faible technicité. De la sorte, la nature du travail est considérée comme « transparente », sans consistance et la prescription est très lacunaire. Chacun est alors renvoyé à sa propre « façon de faire » et la protège, notamment en se défiant de la formation. Il existe alors un paradoxe entre cette supposée « transparence » et des difficultés de réalisation que l’on ne sait expliquer !
Dans ces conditions cette ingénierie avait un statut exploratoire, avec deux objectifs : réaliser une analyse cognitive de l’activité afin de déterminer d’éventuels objectifs de formation ; puis tester une formation expérimentale. Cependant il existait deux préalables : convaincre les acteurs qu’il existait une « vraie nature » du travail, et ensuite, déjouer les résistances à l’encontre de la formation. L’analyse du dispositif sera renvoyée à un prochain article. Nous nous limiterons ici à présenter les résultats d’une analyse cognitive des activités selon la didactique professionnelle en prenant une tâche pour exemple. Nous préciserons notre conception des invariants opératoires et proposerons le modèle conceptuel de l’activité que nous avons élaboré.

 

Bruno Lebouvier CREN Nantes, IUFM de Basse Normandie

Débriefing et problématisation des pratiques enseignantes

Résumé : Cet article envisage ce qui pourrait constituer des « déclencheurs » de la problématisation de la pratique professionnelle enseignante dans le cadre des entretiens post-séance qui se déroulent en formation entre formateur et stagiaire. La montée en abstraction, caractéristique de la problématisation, amène à travailler les incidents de la pratique qu’on peut qualifier de problème singulier, pour aller vers la construction de classe de problème qui doivent permettre au stagiaire de reconnaître, traiter et institutionnaliser les solutions possibles aux problèmes du même genre. Ce mouvement dont nous proposons une première formalisation est envisagé dans une relation entre les dimensions productive et constructive de l’activité. A partir des extraits d’un entretien entre un conseiller pédagogique et son stagiaire l’article entrevoie ensuite ce qui peut être constitutif de la position, reconstruction et résolution d’un problème professionnel dans le cas d’analyse « après-coup» de la pratique.
Mots clefs : Problématisation - Pratiques professionnelle – Didactique - Formation des enseignants.

 

Florent Chenu Université de Liège

Performance et conceptualisation : quelle place dans l’évaluation des compétences professionnelles ?


Résumé : L’article présente les premiers résultats d’une recherche menée sur l’évaluation des compétences professionnelles 1. Plus précisément, ces travaux s’inspirent d’un texte de Mayen (2003) dans lequel il propose de prendre en compte des indicateurs basés sur la conceptualisation de l’action pour évaluer des compétences professionnelles. Le but de l’expérimentation est d’examiner quels liens existent entre performance et conceptualisation (explicitée) dans l’utilisation professionnelle d’un traitement de texte.
Un dispositif a permis de rencontrer individuellement 32 personnes inscrites en formation professionnelle dans le domaine de la bureautique. Ces rencontres ont consisté en la réalisation de tâches de type professionnel, en la participation à un entretien d’explicitation à propos des raisonnements mis en œuvre dans le cadre ces tâches et en l’administration d’un test mesurant de manière décontextualisée la maîtrise des commandes et outils du traitement de texte utiles voire nécessaires pour agir efficacement par rapport à ces tâches.
Les premiers résultats sont les suivants :
1. Les raisonnements repérés chez les personnes en formation ne semblent pas s’organiser comme d’autres travaux en didactique professionnelle décrivent qu’ils s’organisent chez des professionnels d’autres domaines. En effet, bien que le contenu des explicitations des sujets puisse être rapproché de « propositions tenues pour vraies sur le réel » (Vergnaud, 2002, p.20), on est loin de découvrir un système construit autour de concepts centraux organisant l’activité du sujet de manière globale. Ce n’est pas une esquisse de modèle opératif (Pastré, 2007, 2008a, 2008b) qui apparaît mais plutôt un éventail large de raisonnements, de principes, de règles relativement indépendants les uns des autres, pour décrire ou/et justifier des actions et des manipulations limitées.
2. Des catégories peuvent être établies pour caractériser les modes de raisonnements véhiculés relevés dans les explicitations des sujets rencontrés, notamment par rapport à leur degré de rationalité. Ce texte présente un premier contour de ces catégories.

Références spécifiques